Aller au contenu principal
Banquier·ère·s du monde entier, rebellez-vous
Pour nous faire entendre, organisons une grande rébellion au sein des institutions financières.
24 septembre 2025
Paragraphe actualités

J’ai peur de mourir d’une catastrophe naturelle liée au réchauffement climatique. Je m’imagine, au choix, emportée pas les eaux ou morte déshydratée après un épisode caniculaire extrême. Je sais que je ne suis pas seule. Mais moi, je trouve un peu d’apaisement en me disant qu’au moins, mon métier contribue à la solution.

Je pense alors aux banquier·ère·s. Drôle d’idée peut-être, mais je sais qu’il y a des personnes qui me ressemblent, coincées dans des structures qui aggravent le problème.

2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée et les dégâts liés aux conditions climatiques extrêmes ont entraîné des coûts jamais vus. La science nous dit que, pour limiter le réchauffement climatique, nous ne pouvons pas nous permettre le moindre nouveau projet lié aux énergies fossiles. Mais visiblement, les banques n’ont pas eu l’info. Car la même année, les financements des 65 plus grandes banques mondiales aux énergies fossiles sont repartis à la hausse. Plus 23 % par rapport aux financements accordés en 2023. On ne leur demandait même pas de retirer l’argent qu’elles ont mis dans des entreprises qui se prétendent durables parce qu’elles ont installé 3 panneaux photovoltaïques. Juste d’arrêter de donner de l’argent à des gens qui forent des nouveaux puits de pétrole.

Il y a des banquiers et des banquières qui pensent bien faire. Je le sais, je les ai déjà rencontré·e·s. Ils·elles trouvent que j’exagère un peu et qu’il y a surement un juste milieu. Comme si supprimer les cuillères en plastique et choisir la moins pire des entreprises cotées (eux appellent ça l’approche « best-in-class », mais « moins pire » est selon moi une expression plus exacte) pour placer son argent allait vraiment empêcher notre planète de s’embraser. Comme si financer quelques projets verts allait nous faire sortir du système capitaliste extractiviste et destructeur dans lequel nous vivons. Mais j’admire leur persévérance à tenter de se faire entendre dans des banques où rien ne compte à part le profit.

Je pense à eux·elles, leur éco-anxiété et leurs réunions où on leur dit : « on a bien compris que le rapport du GIEC nous demande d’arrêter de financer le pétrole, mais on ne peut pas laisser tomber l’industrie d’un seul coup ». J’imagine la fois où on leur a demandé d’arrêter de travailler sur le processus de certification qui rendrait les activités de la banque neutres en carbone en 2050 car c’est « trop ambitieux ». On ne parle pourtant pas d’un objectif de premier de la classe, juste du minimum à respecter. Je les imagine penser « on va tou·te·s mourir » mais rester calmes car on ne peut pas tou·te·s être payé·e·s pour critiquer les banques. Il en faut bien qui tentent de faire changer les choses de l’intérieur.

Sauf que, jusqu’ici, cette stratégie n’a pas l’air de fonctionner. Je propose donc d’arrêter la diplomatie et de commencer la rébellion. Maintenant.

 

RECEVEZ TOUTES NOS ACTIVITES EN VOUS INSCRIVANT A NOS NEWSLETTERS