Scinder les banques (bis repetita!)

Vote reporté au 26 mai 2015

Les parlementaires européens - dont 6 Belges (effectifs et suppléants) - de la commission économique du Parlement européen (ECON) vont statuer sur le sort de la proposition sur la réforme structurelle du secteur bancaire européen déposée par l'ancien commissaire Barnier. Poursuivra-t-on son examen, avec ou sans assouplissement, ou sera-t-elle, tout bonnement, jetée à la poubelle ?

Actuellement, ECON est divisée. Une partie pense que les banques sont toujours aussi grandes et interconnectées qu'avant 2008, qu'une nouvelle crise obligerait à nouveau les Etats à mettre la main au portefeuille et que les activités bancaires doivent être séparées. Une autre partie pense que les banques ne sont pas assez rentables et que plus de réglementation diminuerait encore cette rentabilité.

Que pensent nos parlementaires européens belges ?

Quelle sera leur position au niveau européen, sachant que leur pays (la Belgique) a voté une loi pour la séparation des métiers bancaires? Sans être mauvaise, cette dernière reste en-deça des exigences et surtout a besoin d'être complétée par une loi au niveau européen.

>> Financité les avait déjà interpellé en novembre dernier.

Demandons-leur de voter en faveur de la séparation bancaire !

Déjà 554 lettres envoyés, il reste que quelques jours de faire pression sur les parlementaires belges de voter en faveur de la séparation bancaire!

Monsieur,
 
Vous vous apprêtez à voter en commission ECON le sort de la proposition sur la réforme structurelle du secteur bancaire européen déposée par l'ancien commissaire Barnier. Nous savons que les avis sont divergents et que de nombreux amendements ont été déposés.
 
Pourtant, en février 2012, la Commission européenne a créé un groupe d'experts de haut niveau chargé d'étudier les réformes structurelles du secteur bancaire européen. En accord avec le président Barroso, le Commissaire Barnier a nommé Erkki Liikanen, gouverneur de la Banque de Finlande et ancien membre de la Commission européenne, président de ce groupe. Le groupe avait pour mandat de déterminer si des réformes structurelles des banques de l'Union européenne pourraient renforcer la stabilité financière et améliorer l'efficacité du système et la protection des consommateurs, et, dans l'alternative, d'élaborer, le cas échéant, des recommandations. En d'autres termes, faut-il à nouveau séparer les métiers bancaires comme on l'avait fait dans les années trente ? Oui, répond le rapport Liikanen, "la négociation pour compte propre et les autres activités de négociation d'une certaine importance devraient être séparées des autres et affectées à une entité juridique distincte, dès lors qu'elles représentent une part significative de l'activité de la banque".
 
Les banques sont trop grandes et trop interconnectées. Un tel problème a obligé les Etats à sauver les banques suite à la crise de 2008. Ce sauvetage a coûté, au niveau européen, 671 milliards d’euros en capital et en prêts dans leurs banques et 1288 milliards en garantie. Ce montant équivaut à 16 % du PIB de l’Union européenne. Les Etats ont dû s'endetter (la dette belge est passée de 84 % du PIB en 2007 à 99,8 % en 2012) et mettre en place des mesures d'austérité, aujourd'hui souvent remises en cause.
 
Une loi sur la séparation est entrée en vigueur en Belgique en avril 2014 mais une de ses faiblesses est qu'elle ne s'applique qu'aux banques "belgo-belges".  Il est donc indispensable d'avoir une loi européenne qui supplante les législations nationales pour permettre que les mécanismes mis en place dans le cadre de l'union bancaire soient suffisamment efficaces.
 
Pour cette raison, nous vous demandons de ne pas vous cantonner à une "séparation cosmétique" comme c'est le cas en France ou en Allemagne, mais bien à voter en faveur d'une séparation des activités bancaires qui protège réellement les consommateurs et les contribuables. 

 

Je vous remercie d'ores et déjà pour l'attention que vous porterez à ce mail et vous prie de recevoir, cher Monsieur, l'expression de mes sincères salutations.

>> Envoyez ce mail à 1 ou plusieurs de nos parlementaires européens.

 

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