Dans un contexte où les taux d’intérêt sont exceptionnellement bas et où la défiance du grand public reste forte envers le secteur financier, la finance solidaire devient une alternative pertinente pour les citoyens-investisseurs. Celle-ci, plutôt que de se concentrer sur des indications purement économiques, intègre des critères socio-environnementaux. L'investisseur a ainsi l'assurance que son argent participe à des projets conformes à ses valeurs. Pour étudier son impact, le Réseau Financité sort aujourd'hui le premier baromètre belge sur la question.
La semaine dernière, le succès de l'opération financière des Grignoux interpellait la presse belge. En quelques semaines, cette ASBL gérant trois cinémas, un café et une brasserie à Liège, réussissait l'exploit de réunir 650 000 euros, non pas en se finançant auprès d'une traditionnelle institution bancaire, mais directement auprès de son public.
L’intérêt est double. L'ASBL a obtenu un financement qui lui aurait coûté beaucoup moins cher, que dans le cadre d'un prêt bancaire. Les investisseurs, eux, bénéficient d'un taux d’intérêt plus important que sur un traditionnel compte d'épargne et sont certains que leur argent est consacré à un projet proche de leurs valeurs.
Une nette progression
Afin de démontrer le dynamisme de la finance solidaire, le Réseau Financité sort aujourd'hui le baromètre 2015 de la finance solidaire. Celui-ci se base sur les produits labellisés par le label Financité & Fairfin, qui comptabilise aujourd'hui 20 produits financiers.
Ce baromètre nous permet de constater que ces produits représentaient fin 2014 un encours total de 53 millions d'euros. Si ce chiffre peut paraître modeste, la progression est forte puisque sur la dernière année, 13 millions d'euros ont été engagés. Un chiffre destiné à grandir dans le futur étant donné que le nombre de produits labellisés comme solidaires est amené à grandir. On remarque aussi que sur l'année 2014, chaque investisseur a placé plus de 1 600€ dans la coopérative de son choix.
Les secteurs sont par ailleurs très variés allant de l'écologie au journalisme, en passant par l'agriculture, la culture, et le microcrédit destiné aux pays en voie de développement.
Des impacts concrets
En 2014, les impacts sociétaux permis grâce à la finance solidaire, représentaient entre autres la production d'énergie renouvelable équivalant à la consommation de plus de 4700 foyers belges, l'achat de plus de 9 hectares de terres d'agriculture biologique, ou encore l'octroi de microcrédits pour pas moins de 65 000 personnes dans les pays en voie de développement.
Annexes
- Le baromètre 2015 de finance solidaire
- Analyse Financité : Bilan du label de finance solidaire 2015
- Le label Financité & Fairfin