Le premier chapitre s’intéresse plus particulièrement aux conditions d’accès et aux divers freins à un accès de qualité aux technologies numériques. Les données mettent en évidence une tendance indéniable à la diffusion des équipements numériques ces deux dernières années. Néanmoins, cette diffusion apparait loin d’être homogène au sein de la population, les taux de connexion et d’équipement des ménages et individus les plus favorisés sur le plan socio- économique reste très élevé comparé au taux de connexion et d’équipement des ménages et individus les plus défavorisés. Ces derniers ont ainsi profité dans une bien moins large mesure de l’accélération de la numérisation à l’œuvre durant les deux années marquées par la crise sanitaire. Si certains écarts en matière d’équipements numériques entre les différents publics semblent s’être réduits entre 2019 et 2021, les publics les plus défavorisés continuent à bénéficier d’un accès de bien moindre qualité que leurs homologues les plus favorisés.
Le second chapitre est consacré à l’évolution du niveau de compétences numériques parmi les différentes catégories de la population et de la diversité de moyen d’être en ligne aujourd’hui. Le niveau de compétences numériques se fragilise dans l’ensemble de la population en raison notamment de des compétences numériques nécessaires pour évoluer de manière autonome et réflexive dans les espaces numérisés toujours plus nombreux. Cette exigence a pour effet que les compétences acquises par chacun sont constamment mises à l’épreuve de leur maintien et de leur renouvèlement.
Le troisième chapitre vise à faire le point sur l’évolution de l’utilisation de quelques services numériques considérés comme essentiels dans la mesure où leur faible utilisation ou leur non-utilisation peut produire des discriminations sur le plan de l’accès aux droits sociaux (démarches administratives, soins de santé, services bancaires et opportunités commerciales relatives à la consommation de biens et de services). Ces inégalités liées aux implications sociales des différences d’accès et d’utilisation font référence à ce l’on désigne communément aujourd’hui par « fracture numérique du troisième degré » . Malgré une hausse globale significative de l’utilisation des services numériques essentiels dans les trois régions du
pays, en particulier à Bruxelles, les disparités d’usage se creusent entre certaines catégories de la population, mais également selon les moyens d’accès à disposition.
Le quatrième et dernier chapitre approfondit les données portant sur trois publics : les jeunes de 16 à 24 ans, les seniors de 55 à 74 ans et les chercheurs d’emploi.
09/2022
Les fractures numériques, un défi persistant
Le Baromètre de l'Inclusion numérique 2022 révèle la numérisation accrue de notre société depuis la crise sanitaire : plus que jamais, les citoyen.ne.s ont accès au numérique et utilisent des services digitaux. Cela ne se traduit toutefois pas par une augmentation des compétences numériques. En outre, les personnes vulnérables sur le plan socio-économique et culturel bénéficient moins de la numérisation croissante que les personnes privilégiées. De nombreuses personnes, en particulier les plus vulnérables, rencontrent des difficultés à prendre ce train digital en marche, notamment pour la gestion de leurs affaires bancaires courantes.