L'économie espagnole s’est construite autour du bâtiment. À l'époque franquiste, le secteur du logement et celui du tourisme dominaient l'économie. Depuis, une panoplie d'avantages fiscaux – toujours en vigueur – fabrique des générations de propriétaires. Cette politique pèse encore lourdement sur le secteur immobilier. Depuis 2000, l'Espagne a construit 700 000 habitations chaque année. Soit autant que la France, l'Allemagne et l'Angleterre réunies !
En cause, une politique du logement irresponsable : allongement de crédit sur 50 ans et particuliers autorisés à acquérir un logement sans apport personnel initial. Nombre de personnes se sont portées acquéreuses d’un logement en tablant sur une plus-value à la revente, mais la masse de logements disponibles sur le marché a fait baisser les prix de l'immobilier. Dans ce contexte, beaucoup ont contracté des crédits à taux variable. Aujourd’hui, la hausse des taux d'intérêt et le ralentissement économique les placent dans l'incapacité de rembourser (1) leur emprunt. Surendettés, ces ménages doivent à présent se résoudre à vendre ou à hypothéquer leurs biens, lesquels ont parfois perdu 20 % de leur valeur initiale.
15/12/2010
FINANcité Magazine n° 20