Lorsqu’on s’intéresse aux travailleurs qui touchent un bas salaire, on se trouve davantage confronté à la question de l’emploi – ou du sous-emploi – des femmes, qu’à celle de la pauvreté. En effet, 80 % des salariés à « bas salaire » sont des femmes (Concialdi et Ponthieux, 1999). Car les bas salaires, surtout lorsqu’on les définit sur une base mensuelle ou annuelle, sont souvent dus à une faible durée de travail hebdomadaire (temps partiel). Or, une écrasante majorité des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Et pourtant, ces femmes sont rarement pauvres au sens de l’Insee, dans la mesure où la pauvreté est définie au niveau du ménage, et les ressources d’un ménage se limitent rarement à un seul « bas salaire » : 83 % des femmes qui touchent un « bas salaire » vivent en couple avec un conjoint qui travaille, ou dans une famille qui dispose d’autres ressources.
2006