Les Etats du monde entier s’endettent pour combattre les conséquences de la pandémie Covid-19 comme ils l’ont fait à la suite de la crise des subprimes en 2008. Partout sur la planète, en flagrante contradiction avec les théories monétaristes de Milton Friedman qui, théoriquement, inspirent leurs actions, les Banques centrales rachètent une importante partie de cette dette publique. Elles la monétisent. Pourtant, l’Union européenne est, à nouveau, paralysée par l’absence de solidarité interétatique et la remise en cause de sa politique monétaire. Les Etats européens sont incapables de mettre sur pied des programmes transnationaux d’ampleur suffisante pour faire face aux défis qui demandent d’importants financements non récurrents comme les conséquences de la pandémie Covid-19 ou la transition écologique.
Pour y répondre, nous proposons le mécanisme du don monétaire européen. Il s’agit d’un don de monnaie de la Banque centrale à l’autorité publique européenne, par création monétaire pure, sans intermédiaire, libre d’endettement, destiné exclusivement à financer des investissements publics ou à réaliser des actions jugées d’intérêt collectif majeur. Cette proposition, probablement jugée utopique par ceux qui n’ont pas encore perçu les conséquences des évolutions monétaires des dix dernières années, pourrait être une source d’inspiration avant longtemps pour permettre aux Etats d’engager les indispensables politiques en réponse aux défis du temps présent. Cette proposition de don vise à compléter le système monétaire actuel, pas à le bouleverser.
A propos de l'auteur :
Cette étude a été produite par André Peters, sociologue de la monnaie, certifié en Finances publiques, cadre dans le secteur financier, Auteur, chercheur associé d’Etopia, membre des éconologistes et membre bénévole chez Financité.