L’année 2020 a été marquée par la crise du Covid-19 qui a mis le monde à l’arrêt. Pour être tout à fait exact, elle a ralenti une partie des activités économiques, mais pas toutes.
En effet, la finance s’est emballée durant cette période. Tout d’abord avec un krack boursier en mars 2020 amenant même à ce que les prix des contrats à terme de pétrole brut américain West Texas Intermediate s'effondrent et deviennent négatifs à cause des coûts de stockage. En parallèle, d’autres valeurs explosent, c’est le cas de Tesla, Zoom ou encore la biotech Moderna.
Le confinement a également donné des envies de boursicotages aux Belges. La FSMA a constaté l’arrivée de beaucoup d’investisseur·euse·s jeunes et peu habitué·e·s à ce type de transaction.
Cette année inhabituelle a fait bouger beaucoup de repères dans la sphère financière.
Ces changements concernent également la finance durable car les autorités européennes ont réalisé des avancées notables concernant leur plan d’action visant à réorienter les flux financiers vers des activités économiques durables.
Côté belge, des intentions politiques claires ont été formulées sur le souhait de voir se verdir certains investissements.
Avec les investisseur·euse·s et la société civile, tou·te·s ces acteur·rice·s affirment se saisir de ces enjeux, et espèrent faire entendre leur voix et leur vision d’une finance socialement responsable. Et pour cause, la finance est un outil extrêmement puissant pour façonner notre économie et notre société. Elle peut autant permettre de répondre à des besoins réels de financement pour sortir des groupes ou des personnes de la précarité qu’orienter massivement des flux financiers vers une économie décarbonnée, durable, responsable.
Mais toutes ces avancées en matière d’investissement socialement responsable répondent-elles à une vision commune ? Est-ce que tou·te·s ces acteur·rice·s entendent s’occuper – en plus de la rentabilité financière - des préoccupations sociales, éthiques, de gouvernance ainsi qu'environnementales (nommés communément ESG) liées à leur investissement de la même manière ?
En réalité, tous ces produits financiers dits ISR constituent une jungle soumise à différentes exigences dans laquelle il est difficile de se retrouver. Le défi de cette étude est d’en dresser un portrait, le plus fidèle possible en Belgique, afin que l'investisseur·euse (particulier, entreprise ou encore institution publique) qui souhaite placer son argent de manière responsable puisse s'y retrouver.
La première partie de ce rapport dresse le cadre de l'ISR : son contexte législatif et politique. Elle aborde les avancées législatives et les recommandations de Financité sur le sujet, après un rappel des intentions des autorités publiques – régionales, nationales ou européennes – en matière d'ISR et l'importance de la mise en place d'une norme minimale légale sur la qualité de l'ISR.
La seconde partie examine les réalités chiffrées de l'offre et de l'encours de l'ISR sur le marché belge.
Pour son seizième rapport sur l’ISR, Financité cherche à donner à l'investisseur·euse, qui voudrait investir de manière responsable des clés pour comprendre les forces qui agissent sur le marché de l’ISR pour aboutir à l'offre actuelle du marché. Contrairement aux éditions précédentes, ce rapport n’examine pas la qualité des produits ISR. Cet aspect sera traité dans un rapport à part.
La pandémie mondiale a souligné des crises déjà connues comme les inégalités sociales, et destruction de l’environnement. La finalité de l’ISR est un des enjeux majeurs d'une société qui va devoir changer ses modes de fonctionnement et de consommation : investir de façon plus responsable, en prenant en considération des aspects environnementaux, sociaux, de gouvernance et d'éthique pour espérer une transition de l'économie vers un monde plus juste pour tout un chacun.