Financité se préoccupe des enjeux sociétaux et environnementaux et cherche à décrypter le rôle de la finance dans ces domaines. L’année 2023-2024 a été marquée par d'’importantes tensions internationales. Parmi celles-ci, on note la poursuite de la guerre en Ukraine et la continuité des violences dans le conflit israélo-palestinien, qui ont des répercussions importantes sur les droits humains.
Parallèlement le changement climatique a pris une ampleur alarmante, avec une tendance à la hausse des températures, des vagues de chaleur record et des inondations dans plusieurs régions d’Europe.
Les élections de 2024, tant au niveau fédéral en Belgique qu'au sein de l'Union européenne, ont mis en évidence des tendances politiques significatives. En Europe, une montée continue des partis d'extrême droite a été observée, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur les politiques environnementales et sociales. Cette dynamique témoigne d'un changement dans l'orientation politique qui pourrait rendre plus difficile la mise en oeuvre d'initiatives en faveur de la durabilité.
En Belgique, les résultats des élections fédérales montrent également une orientation vers la droite, avec une augmentation de la représentation des partis conservateurs. Cette évolution pourrait affecter les politiques sociales et environnementales, en particulier celles liées à la lutte contre le changement climatique.
À l’échelle mondiale, des élections significatives ont également eu lieu en Inde, à Taiwan, en Russie et au Royaume-Uni. Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis suscite des inquiétudes quant à l'orientation des politiques climatiques et sociales. Ces dynamiques politiques soulignent l'importance d'une vigilance accrue dans la formulation des politiques en matière d'environnement et de droits humains.
Le monde financier est inextricablement lié à ces enjeux, pouvant parfois jouer un rôle d'initiateur ou apporter un soutien significatif. Cette interconnexion souligne l'importance d'une finance responsable qui prend en compte les implications sociales et environnementales de ses décisions.
Changer le système financier pour qu’il joue un rôle clé dans la transformation de nos sociétés est un objectif que l’Europe s’est donné en mettant sur pied son plan d’action pour la finance durable en 2018. Depuis, un travail d’envergure a été réalisé avec l’entrée en vigueur de plusieurs directives concernant la durabilité, le climat et les droits humains.
Alors que l’ambition de l’Europe était très forte au démarrage de ce processus, que reste-il des promesses de 2018 après l’épreuve du Covid, du retour de la guerre en Europe, de la reprise de l’inflation et de l’intensification des effets du dérèglement climatique ? La finance s’est-elle transformée pour devenir plus durable ? Est-ce que l’argent des Européen·ne·s et plus spécifiquement des Belges est investi de manière socialement responsable, et donc pour financer davantage une société plus juste et respectueuse de l’humain et de la planète ?
La première partie de ce rapport dresse le cadre de l'investissement socialement responsable (ISR) : son contexte législatif et politique. Elle aborde les avancées législatives et les recommandations de Financité sur le sujet, après un rappel des intentions des autorités publiques – régionales, nationales ou européennes – en matière d'ISR et l'importance de la mise en place d'une norme minimale légale sur la qualité de l'ISR.
La seconde partie examine les réalités chiffrées de l'offre et de l'encours de l'ISR sur le marché belge. Un filtre est appliqué aux fonds d'investissement en fonction de leur conformité à nos quatre listes noires. Y est également évaluée la qualité des comptes d'épargne ISR.
Pour son dix-neuvième rapport sur l’ISR, Financité cherche à donner à l'investisseur·euse, qui voudrait placer son argent de manière responsable, davantage de transparence sur l'offre actuelle du marché.
En effet, la finalité de l’ISR reste un des enjeux majeurs d'une société qui va devoir changer ses modes de fonctionnement et de consommation : investir de façon plus responsable, en prenant en considération des aspects environnementaux, sociaux, de gouvernance et d'éthique permet d'espérer une transition de l'économie vers un monde plus juste pour tout un chacun.