Sous les coûts : témoignages de femmes victimes de violences économiques

Les violences économiques constituent une forme de contrôle coercitif exercé par un partenaire intime. Elles se manifestent par la prise de contrôle des finances de la victime, souvent en profitant de la connaissance intime de ses faiblesses et de son environnement. Ces actes visent à soumettre et à isoler économiquement la victime, réduisant ainsi son autonomie. 

La campagne 2024 de Financité vise à sensibiliser le grand public, à promouvoir l'éducation financière des femmes, et à encourager la transparence et l’équité dans la gestion financière des couples. En partenariat avec Gsara asbl, nous avons réalisé un documentaire pour recueillir les témoignages de femmes victimes, espérant ainsi provoquer une prise de conscience collective. Ce court métrage de 26 minutes entend dévoiler les réalités souvent méconnues des violences économiques, à travers les témoignages poignants de ceux qui les ont vécues. Trop souvent reléguées dans l'ombre, les violences économiques représentent un fléau silencieux, touchant principalement les femmes. En encourageant la transparence et la communication financière au sein des foyers, Financité espère à travers cette campagne, promouvoir l'égalité financière et prévenir ces situations de violence. 

Trailer - Sous les coûts 

 

Etat des lieux

Bien qu’aucune loi ne pénalise spécifiquement les violences économiques, des avancées notables ont été réalisées. La loi féminicide du 13 juillet 2023, première à définir les violences économiques comme une forme de violence conjugale, a marqué un tournant. Cette loi établit un cadre de lutte et de prévention, notamment par la formation des policier·ère·s et magistrat·e·s. Plus récemment, le « Pack nouveau départ » adopté en avril 2024 prévoit une aide financière d’urgence pour les victimes, couvrant des dépenses initiales cruciales comme les frais de logement et d’avocat.

Où sont les banques ? 

À l’international, on voit des institutions financières mettre en place des mesures. En France par exemple BNP Paribas et la Caisse d’Épargne proposent des services dédiés aux victimes. Au Royaume-Uni, l'organisation Surviving Economic Abuse collabore avec les institutions financières pour soutenir les victimes, notamment par le biais du Financial Abuse Code of Practice, en considérant automatiquement les dettes contractées sous coercition comme non imputables aux victimes. En Belgique, les banques n’ont pas encore mis en place de mesures spécifiques pour les victimes de violences économiques

Où sont les médias ?

Jusqu’à récemment, les médias belges sont restés discrets sur le sujet. Depuis 2023, grâce à la loi féminicide, les violences économiques commencent à recevoir plus d’attention, bien que souvent mises sous le terme général de violences faites aux femmes. Les mentions restent tangentielles, mais la multiplication des articles indique une prise de conscience croissante.

Des associations comme Soralia, Sofelia ou Vie féminine s’intéressent aussi à cette thématique et montrent un intérêt croissant pour sensibiliser le public aux violences économiques. Ces initiatives contribuent à briser le tabou entourant l’argent dans les relations de couple.

PROJECTIONS

Bruxelles : le 13 novembre au Cinema Aventure
Charleroi : le 14 novembre au Quai 10 / Côté Parc
Liège : le 15 novembre à La Menuiserie

Chacune de ces séances sera suivie d’un débat avec des expert·e·s et des représentant·e·s de la société civile pour discuter des solutions et actions concrètes à mettre en place pour lutter contre ces violences. Ces événements sont ouverts à toutes et tous, et nous espérons que vous serez nombreux·euses à participer à ces échanges essentiels. Pour plus d’informations sur les projections et pour vous inscrire, n’hésitez pas à consulter notre site web ou à nous contacter directement.

Vous souhaitez participer à l’organisation de séances de projection-débat avec les citoyen·ne·s sur cette thématique ? Contactez-nous via hicham.bekkali@financite.be

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