Depuis le 1er janvier, pour éviter la faillite, une banque pourra désormais ponctionner les épargnants. Cette disposition appelée « bail-in » ou « renflouement interne » a pour but d'éviter l'intervention de l’État, comme cela avait été le cas dans plusieurs pays européens suite à la crise financière de 2008.
Si la mesure suscite des remous, elle a le mérite d'avoir pour objectif, d'éviter un nouveau sauvetage par les États, qui a conduit en 2010 l'Europe dans la crise des dettes souveraines.
Si la ponction des déposants est nouvelle, ces derniers ne seraient sollicités qu'après les actionnaires et les créanciers. Les dépôts des particuliers (ainsi que des sociétés) restent par ailleurs garantis à hauteur de 100 000 euros par établissement bancaire. La mesure ne devrait donc concerner qu'une faible proportion de nos concitoyens. Rien de surcroît, n'empêche un épargnant d'ouvrir des comptes dans différentes banques afin de « sécuriser » plus de 100 000€.
Un précédent a déjà eu lieu en 2013 à Chypre. Dans le cadre d'un plan de sauvetages des banques chypriotes, la banque centrale de l'île avait accepté des ponctions de 47,5% sur les dépôts de plus de 100.000€.
Ces mesures suffiront-elles pour autant à sauver une banque menacée de faillite ? Dans le cas contraire, un État risquerait d'être contraint d'intervenir à nouveau afin d'éviter tout risque systémique.