Lancé en 2014, le prêt citoyen thématique visait à répondre à la difficulté des ASBL ou pouvoirs publics d'obtenir des crédits auprès des établissements bancaires. Ce produit offrait de nombreux avantages. D'une part, il était fiscalement intéressant, le précompte immobilier étant réduit de 25% à 15%. D'autre part, l'investisseur avait l'assurance que son argent était utilisé à bon escient : dans des projet à des fins socio-économiques ou sociétales. Il bénéficiait par ailleurs de la même protection qu'un compte d'épargne en cas de faillite, à hauteur de 100 000€. L'opération a connu un succès certain. Sur la seule année 2014, ce sont près de 2 milliards d'euros qui ont été collectés.
Le prêt citoyen n'aura toutefois pas survécu au Tax shift. Le gouvernement ayant décidé de supprimer l'avantage fiscal, la grande majorité des banques a tout simplement décidé de ne plus le proposer à leurs clients. Selon le secteur, sans avantage fiscal les épargnants n'auraient plus aucune raison de souscrire ce type de produit. Pourtant, les investisseurs affichent un intérêt croissant sur la qualité de leurs investissements et non uniquement sur la seule rentabilité économique.
Par ailleurs, les citoyens qui ont placé une part de leur épargne dans le prêt citoyen thématique, n'ont à l'heure actuelle aucune assurance que leur argent a effectivement été utilisé comme il était promis. La loi prévoyait la communication régulière d'informations des établissements de crédit auprès de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Cette dernière refuse pourtant de communiquer ces données au grand public.
Une fois de plus ce manque de transparence, risque de semer le doute sur les pratiques du secteur bancaire, la grande majorité des Belges, le jugeant comme obsédé par les bénéfices financiers.