Uber, une autoroute vers la précarité?
Tant vantée par Jérémy Rifkin, l'économie collaborative, dopée par les nouveaux moyens de communication annonçait des alternatives crédibles à un modèle économique épuisé. Basée sur l'échange, la confiance et la convivialité, cette économie du partage, offrirait parmi ses vertus, la possibilité de partager des objets. Pourquoi posséder une tondeuse à gazon dont on se sert quelques fois par an, alors qu'une seule suffirait pour tout le voisinage? Pourquoi faire un trajet à vide avec mon véhicule, au lieu de covoiturer avec mes collègues de travail?
Précarité et bénéfices records
Des acteurs semblent toutefois avoir perverti cette belle idée. Ces derniers mois, la question d'Uber a cristallisé les débats, et provoqué la gronde des chauffeurs de taxi. Cette application smartphone, qui vient d'être déclarée illégale, il y a quelques minutes par le tribunal de commerce de Bruxelles, met en relation clients et automobilistes et utilise ses chauffeurs comme des travailleurs indépendants. Totalement tributaires d'Uber, ils sont payés à la tâche, doivent assumer financièrement les frais liés à leur activité (véhicule, assurance, essence...), et leur propre protection sociale. Et alors que, la situation de ces chauffeurs demeure très précaire, la firme californienne, elle, fait exploser les compteurs sur les marchés financiers. En quelques mois, ses deux fondateurs, ont pu rentrer dans le cercle très restreint des hommes les plus riches du monde, possédant, chacun un patrimoine de plus de 5 milliards d'euros.
Evasion fiscale
Ironie du sort, alors que leur activité menace notre système de solidarité, l'entreprise n'hésite pas à pratiquer l'optimisation fiscale. Ainsi certaines filiales d'Uber sont enregistrées dans des paradis fiscaux comme le Delaware ou les îles Bermudes... Les autres géants de l'économie collaborative, comme AirBnB n'étant pas non plus en reste.