Garantie locative : un frein à l'accès au logement ?
La versement de la garantie locative représente un véritable frein pour certains ménages en vue d'accéder à un logement. Les régions wallonne et bruxelloise réfléchissent actuellement à mettre en place un fonds de garantie locative afin de répondre à ce problème, mais les contours restent flous.
2 085€ à Bruxelles, 1 530€ en Wallonie c'est le montant moyen à débourser lorsqu'un locataire emménage. En effet, en plus de la caution qui s'élève à l'équivalent de deux mois de loyer, s'ajoute le premier mois de loyer à payer, sans compter les frais de déménagement voir d'ameublement. Une somme importante, voire insurmontable pour de nombreux Belges.
Une étude publiée par ING cette semaine, démontrait que29% des Belges n'ont aucune épargne. Comment dès lors s’acquitter d'une telle somme ? Les CPAS offrent bien une aide, mais celle-ci présente un caractère rédhibitoire, auprès des propriétaires, qui pour beaucoup, refusent tout simplement les candidats locataires en bénéficiant.
Un fonds de garantie comme solution ?
Le Ministre Wallon du logement Paul Furlan, s'est exprimé il y a une semaine afin de mettre en place au niveau régional un fonds de garantie locative. Selon lui, l'idée est de créer un pot commun, où les locataires pourraient verser leur garantie locative en plusieurs mensualités, évitant ainsi de débourser en une seule fois une somme conséquente. Autre avantage, en cas de déménagement, le locataire, n'a pas à verser une nouvelle fois, cette garantie locative. Aujourd'hui, celle-ci est bien souvent remboursée plusieurs semaines après la fin du contrat de bail.
Les propriétaires, eux aussi, seraient gagnant. Avec un tel fonds, il seraient ainsi assurés bien au-delà des deux mois de loyers traditionnels.
Toutefois, la classe politique n'est pas unanime autour de cette mesure. Le CDH réclame que ce fonds de garantie ne soit pas obligatoire. On risquerait dans ce cas que celui-ci soit cantonné aux personnes à faibles revenus, avec les mêmes défauts que ce que propose actuellement les CPAS.
Pourquoi ne pas mutualiser ce fonds de garantie ?
En outre, ce fonds, pourrait prendre d'autres formes. Sa mutualisation représenterait une mesure bien plus ambitieuse, pour laquelle milite le Réseau Financité (voir vidéo). Au lieu de verser deux mois de loyer, le locataire verse chaque mois une somme modeste, de l’ordre de 2 à 3 % du montant de son loyer. Le locataire, a ainsi besoin de mobiliser un somme bien moins importante. En contrepartie, le fonds garantit son bailleur.
On peut craindre, que les mauvais payeurs profitent de ce système, laissant derrière eux des ardoises à régler par l'ensemble de la collectivité. Ils est toutefois prouvé, que dans 90% des cas, la garantie locative est bloquée pour rien.