
La majorité des répondant·e·s ont exprimé leur souhait de changer vers une banque plus responsable qui n’investit pas leur argent dans des activités qui détruisent la planète. Viennent ensuite des considérations plus pratiques telles que les conditions financières (frais, taux d’intérêt), la qualité de service client et des services plus adaptés (prêts, épargne, investissement).
Cette tendance n’est pas une surprise. Dans un contexte marqué par la polycrise, les citoyen·ne·s ont pris progressivement
conscience de l’importance du rôle des banques dans l’aggravation des conflits et des différentes crises auxquelles le monde fait face. Cependant, ils et elles ne sont pas tou·te·s prêt·e·s à sacrifier l’efficacité d’un bon service client, proche, réactif et disponible, surtout en cas de problème. Un signal fort aux banques responsables pour améliorer leurs services pour des client·e·s qui ne demandent qu’à être bien accueilli·e·s.
Le plus étonnant par contre, est que les obstacles les plus cités sont liés à la complexité et lourdeur administrative. Crainte d’un processus compliqué, manque de temps pour effectuer les démarches, l’anticipation de difficultés liées aux ordres permanents et domiciliation : Pour certain·e·s, ces obstacles semblent insurmontables. La question s’impose : est-ce l’enfer de changer de banque ? Vraiment ?
Sur le site du SPF Economie, on peut lire ceci : « Depuis le 1er février 2018, le service de changement de compte de paiement est garanti par le Livre VII du Code de droit économique ». Ce service est gratuit, offert par les banques et dans un délai de 10 jours seulement. Il suffit d’avertir votre nouvelle banque que vous souhaitez clôturer votre ancien compte et le tour est joué. Elle s’occupe de tout. Il ne reste au·à la consommateur·rice qu’à informer ses créancier·ère·s et donneur·euse·s d’ordre permanents que la nouvelle banque n’a pu joindre.
Votre nouvelle banque s’occupe de récupérer toutes les informations liées à votre ancien compte selon les critères que vous aurez choisi : transférer uniquement vos ordres de paiement, liquider votre ancien compte uniquement, ou les deux. Selon Febelfin, la fédération du secteur bancaire, plus de 134 000 personnes ont utilisé le service d’intermobilité bancaire en 2024, un record.
L’hésitation est l’autre information intéressante à retenir de notre sondage. Parmi les répondant·e·s, seul un tiers a déjà contacté une nouvelle banque et a entrepris la démarche de changer de banque. Les deux tiers sont en phase de réflexion et de comparaison des offres, bien qu’ils et elles soient convaincu·e·s de l’utilité de cette action.
Aux hésitant·e·s, aux indécis.es, le service d’intermobilité bancaire est bien plus qu’une action, c’est votre moyen de pression sur le secteur bancaire. D’abord, il permet de stimuler une concurrence saine entre les différentes banques sur le marché, ce qui permettrait in fine d’améliorer les services et de baisser leur prix, au profit des client·e·s. C’est également un pouvoir, car il nous permet d’affaiblir les banques qui s’obstinent à financer les activités qui font du mal au vivant, à l’humain et à l’environnement. Enfin, il s'agit d’une action simple, sans efforts dont les effets positifs sont immédiats.
QUELLE BANQUE CHOISIR ?
À Financité, nous recevons régulièrement des questions de membres et sympathisant·e·s qui pensent à changer de banque mais qui ne savent pas où aller. Accordons-nous sur une chose, tous les cas ne se valent pas. Le plus important, c’est de prendre conscience de ce que les banques se permettent de faire grâce à l’effet de levier que nous, client·e·s, citoyen·ne·s leur permettons. Les alternatives existent et méritent d'être encouragées. Rendez-vous sur www.scandesbanques.be ou posez-nous vos questions via info@financite.be.