Suite à la publication en 2019 de l’enquête « Socfin/Cambodge : les terres rouges des Bunongs perdues à jamais », l’entreprise Socfin (détenue par le groupe Bolloré et Hubert Fabri) a attaqué Médor devant la justice pénale luxembourgeoise.
Six ans, des milliers d’euros, des auditions, des inculpations et des heures de défense et de stress plus tard, la justice a ordonné un non-lieu pour prescription, le 30 avril dernier. Médor dénonce une procédure-bâillon.
Socfin pouvait faire appel de ce non-lieu endéans les cinq jours. La société n’a pas réagi. Ce n’est pas une surprise. Pendant toute la procédure, la société n’a jamais montré aucune volonté de faire aboutir cette affaire. Socfin n’a pas cherché à clarifier ses accusations, n’a pas agi comme une structure réclamant justice. Elle a déposé une plainte, puis a laissé Médor réagir et se débattre avec la justice pendant cinq ans. Pour laisser l’action se prescrire.
Médor a perdu beaucoup de temps. Et d’argent. 18 424,70 euros pour être précis. En 2025, environ 5 % de son budget, déjà tendu, est consacré à cette action.
Pour Socfin, entreprise d’envergure mondiale, qui dispose de gigantesques ressources financières, cette procédure ne coûte rien. Pour un journaliste indépendant et un média comme Médor, le coût financier et humain est énorme. Il existe donc un rapport de force totalement déséquilibré.
La procédure pénale engagée à notre encontre constitue selon nous une claire tentative d’intimidation, l’objectif étant de nous réduire au silence et de nous empêcher de mener notre travail journalistique. Pratique récurrente de Socfin et du groupe Bolloré, qui ont ces dernières années intenté plus de 50 poursuites judiciaires contre des journalistes, des ONG et des militants, selon une enquête de Bloomberg de 2025.
Médor poursuivra son travail d’investigation dans la perspective d’intérêts publics. À l’opposé des intérêts de quelques milliardaires.
Pour aller plus loin
Le communiqué, signé par les membres du Conseil d’administration de Médor, est à lire dans son entièreté ICI.